Bordeaux - Paris : Samedi 31 mai - Dimanche 1er Juin 2014



 

"Jean-Pierre Valter nous conte sa cyclosportive "

 

 

Salut les copains,

 

 

Nous partîmes vendredi matin dans de bien tristes circonstances puisque Jean Claude avait perdu son père dans la nuit. Personnellement, cela faisait une semaine que ma mère était enterrée. Ainsi, Philippe, Didier, Gérard et moi même, nous prîmes la direction du sud ouest sans turbo man. Dommage, nous avions pourtant effectué ensemble le stage de nuit, 200 km de 21 h à 5 h par 4°C. Philippe d'un trait nous conduisit dans l'Allier puis d'un bond traversa le plateau de Mille Vaches et nous déposa sur le quai des Queyries, la rive opposée de la place des Quinconces où nous retirâmes nos dossards. Nous entreprîmes de rallier notre hôtel et 15 mn après avoir déposé nos bagages, nous débutâmes notre programme d'hydratation houblonné

 

A la recherche de la bonne auberge, nos pas nous menèrent à la place des Quinconces où nous pûmes admirer une imposante fontaine et trouver là, la source qui étancherait notre soif de Bordeaux. Agrémenté des faveurs du canard et des conseils du sommelier, nous nous détendîmes en passant un agréable moment. Puis nous prîmes le chemin de nos chambres. Didier ne dormit pas ou peu cette nuit là. Pour ma part, le verre d'eau de 2h du matin éteignit le feu qui avait pris dans ma tête on ne sait pourquoi ni comment !

 

A 7 h 30 nous étions réunis pour un petit déjeuner. A 8h00 nous étions en train de chercher une place pour garer la camionnette de Philippe non loin du départ. A 9 H 30, nous étions parqués entre les barrières à 40 m du départ. Mais l'accélération n'avait pas commencé. On peut même dire que le temps était long, comme la file derrière nous : 550 bonhommes et leur drôle de machines. J'ai pas dit 500 c sur la ligne de départ.10 h 01 ma puce franchit le tapis et déclenche mon chronomètre.

 

C'est parti. Ils sont partis. Ils sont vite partis. 45 km/h oui 32,6 km/h pour les 80 premiers km. Adieu veaux vaches cochons et qu'allais-je faire dans cette galère. Je cherche Philippe et Didier, ils sont devant. Il y a juste 200 gars entre eux et moi. Le profil monte un peu, je cherche Philippe. Il est derrière. Non, en fait ils étaient devant. Ils m'attendent au premier ravito. On va crever dit Didier. Tout faux. Je lui avais bien dit que j'avais des doutes sur ses moyennes horaires 23 km/h. Et hop, on est reparti. On a pas vu Gérard qui faisait un tour de vélo dans Bordeaux pensant qu'il avait le temps de nous retrouver. Faut dire qu'il y a pris goût à faire du vélo dans les grandes villes. Après Paris, Bordeaux. Et pour nous 3, après Bordeaux, 4000 M de dénivelé. C'est plat qui disaient. Je les avais cru ceux de l'organisation. Et bien non, c'est plat, la nuit de Martizay à Romoranthin. Mais avant c'est vallonné. Ce qui fait qu'à un moment on commence à en avoir marre. 150 km On retrouve Gérard à Montbron. On refait les bidons. 232 km l'ISLE JOURDAIN. C'est dur. Après une bonne côte. Le ravito. On commence à en voir qui ne rigole plus.

 

Et paf, c'est Philippe qui est touché. Déshydratation ou insolation. Didier et moi nous nous équipons pour la nuit après une pause de 1 h 30 nous repartons tous les 2. Le diagnostic est tombé. Passage par l'hôpital pour Philippe. Gérard arrive à lui prendre les clés du camion. On arrive à Martizay. Une soupe à la tomate. Il y en a une qui dort sur la table à côté des barres de céréales. On repart. En fait, ils nous ont retrouvés plus loin dans la nuit. Philippe est déjà mieux. Gérard nous prépare des sandwichs au jambon. Un bonheur ! Plus tard Philippe nous préparera des sandwichs au pâté et au chocolat au lait. Sucré salé a dit l'infirmier, y a pas mieux contre la déshydratation. On a tout mangé ! Bon, au coin du bois, on retrouve le camion, on remange un sandwich à Gérard et on enfile des couches supplémentaires, la Brenne c'est humide. On retrouve une moyenne et un rythme agréable, on double, on suit des petits duo, du coup 2 + 2 ça va plus vite. On s'arrête pour manger et p... On repart tous les deux, la nuit c'est bien. On passe Valencay dans la nuit et on arrive à Romoranthin au tout petit matin. Didier est fatigué mais il est déterminé. Il veut son maillot de finisher. A Meung sur Loire ou Saint Laurent des bois, on passe les bornes de chronomètre et on va directement au camion. Le chrono on n'y pense pas

 

On change de tenue. Il commence déjà à faire doux. Gérard enfourche son vélo pour nous accompagner. Il fait mieux que ça. Il nous abrite d'un vent soutenu de face. Les jambes commencent à être vide, on a l'impression que ça monte tout le temps. C'est quoi la Beauce, c'est le bord du bassin parisien et c'est quand qu'on descend dedans. Auneau 550 km, Gérard a accompli un exploit, il nous a amené au dernier ravito. Un admirateur anonyme nous avait écrit que sucer n'est pas péché. Qu'est ce qu'on a sucé. Il est autour de 14h00, c'est possible de finir avant 18h00 pour être classé. Puis Philippe a repris son vélo, Gérard le camion. Tel le phénix Philippe a repris le rythme du début, quelle récupération, il a. Hors de question de le dépasser. On pouvait pas. Il reprend des coureurs peu avant la vallée de Chevreuse. Et là, on sent l'écurie peut être pour de vrai. Et on appuie les 70 derniers km 2 h 10. Interminables les 10 derniers km, pourtant, un médecin en moto avec feux clignotants et fluo jaune nous escorte. Les signaleurs contrôlent les carrefours, arrêtent les voitures aux feux, on passe au rouge sous la protection des policiers. Bref la route est à nous. Didier n'en peut plus, il demande à un signaleur s'il reste beaucoup de km. 10 qu'il répond.

 

On croit à une blague, non y en a encore 10. Puis sous les applaudissements, on franchit de larges boulevards, toujours accompagnés du motard médecin sympa girophare. La route est toujours à nous. On tourne à gauche. On tente de se prendre la main et on franchit la ligne. La puce donne son verdict et la commentatrice annonce nos noms puis 30 h 20. Avec plus de 6 h d'arrêt, on l'a fait. On va chercher notre maillot. On apprend que le premier a mis 19 h 52 à 54 ans......

 

MERCI à Gérard, Philippe, Didier et Jean-Claude. Je suis partant pour l'année prochaine !!!

 

 

Jean Pierre Valter

 

 

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