Randonnée au Luxembourg : Samedi 6 octobre 2018



 

Compte rendu d'Erwan BERNARDE

 

 

 

La journée s’annonçait splendide et le programme cyclotouriste des plus alléchants. Sur une idée d’Henri, nous sommes 8 réunis à la gare de Thionville pour une échappée luxembourgeoise prometteuse. Les uns sont venus en voiture, les autres en TER depuis Nancy et notre guide Guillaume jouait à domicile.

 

C’est bien l’ADN du Club que nous oublions peut-être trop souvent qui trouvait ici son expression la plus évidente. Pour tout dire, nous étions impatients de retrouver des fondamentaux simples pour un groupe de cyclistes aux personnalités et aux profils sportifs si différents. On regrettera toutefois l’absence d’Evelyne Vallière, annoncée au départ et très affairée au point de manquer d’un boyau notre train décidément trop ponctuel ce samedi matin : une prochaine fois j’espère !

 

Conduits par un Guillaume très sympathique, notre petit peloton se faufile dans la banlieue de Thionville qui s’effiloche pour laisser place à une campagne mosellane nimbée d’une légère brume automnale. Les cigognes sont encore là preuve s’il en est que la douceur de ce mois d’octobre retient encore nos oiseaux migrateurs avant un voyage migratoire vers le Sud en Espagne ou en Afrique sous des latitudes plus clémentes pour rejoindre leurs quartiers d’hiver.

 

Le Nord Mosellan vit certes dans la frénésie transfrontalière mais aussi dans l’ombre du panache blanc de la Centrale de Cattenom. Elle est bien là l’unité de production nucléaire d’EDF. Elle s’impose dans le paysage. Elle se voit de loin comme un amer, un repère qui ne se dérobe pas à notre regard loin s’en faut. A son pied, notre petit peloton entame sa première grimpette du jour et ce ne sera pas la dernière. Le Luxembourg nous réserve bien des surprises avec sa campagne discrète et vallonnée.

 

Connaissez-vous Rodemack ? C’est l’un des plus beaux villages de France. Cette petite cité médiévale, ceinte de remparts et dominée par son château, connaît une histoire mouvementée. Place forte, ayant longtemps appartenu à une seigneurie luxembourgeoise, elle passe alternativement et à plusieurs reprises entre les mains des français, des espagnols et des prussiens qui la démantèlent. Elle entre définitivement dans le giron français dans le courant du XIXe siècle. Acquise en 1869 par le Baron de Gargan., elle aujourd’hui propriété de la Communauté de Communes, territoire de la région des Trois-Frontières (Allemagne, France et Luxembourg).

 

A la sortie de Rodemack, nous nous engageons dans la rue de Luxembourg pour passer, quelques kilomètres plus loin la frontière à Mondorf-les-Bains. C’est la première étape de notre randonnée. Nous avisons un salon de thé pour un frühstück qui fait du bien. On détone un peu dans une ambiance feutrée et de bon aloi qui rappelle la nonchalance d’une station thermale chic. Le redémarrage est pour le moins sportif. Une petite côte assassine, à gros pavés, nous scient les pattes. Notre petit groupe s’égrène mais continue sa course dans un esprit paisible. Reconnaissons que les routes luxembourgeoises sont superbes. Aux petites vallées enchanteresses succèdent des plateaux qui offrent de beaux points de vue. Le paysage n’est pas avare de bosses. Tout est propre et net. On dit que l’argent n’a certes pas d’odeur mais il se voit dans cette contrée à caractère rural et périurbain. Nous sommes bien au cœur d’un morceau d’Europe prospère.

 

Guillaume improvise brillamment son parcours et nous redescendons vers la Vallée de la Moselle en terrain plat en alternant entre la piste cyclable et la route. Remich approche et le ravito aussi. Mais Erwan a la bonne idée de crever son pneu arrière passablement usé (20 000 km sans une crevaison tout de même merci Schwalbe que je recommande au demeurant). La réparation dure et donne du fil à retordre mais tout rentre dans l’ordre. Nous arrivons à destination au restaurant du Pavillon Saint-Martin et dans les temps s’il vous plaît. Baigné dans une chaleur presque estivale, le bord de Moselle invite au repos et à la quiétude. Les péniches passent, les cyclistes aussi, toujours plus nombreux. On sent bien que l’été indien se prélasse et nous profitons de ce moment béni par les divinités d’En-Haut (chacun verra midi à sa porte). Bières, bouchées à la Reine, cafés (et desserts pour les gourmands) contentent notre estomac. Nous levons le camp.

 

Serge poursuit sa route directement le long de la Moselle. A peu de choses près, c’est tout droit du moins les méandres de la Moselle seront le fil conducteur du retour. Le reste de la troupe s’égaye dans la nature policée luxembourgeoise et s’engage dans les vignes aux couleurs mordorées surplombant Remich. Superbe. Cette randonnée cyclo vaut vraiment le détour. Je dirai qu’elle vaut le voyage, classé *** selon les critères du guide Michelin. A renouveler dès que possible. Le retour vers Thionville se poursuit par la Vallée de la Moselle. L’arrivée en France est des plus chaotique en termes de circulation automobile. Doublement hasardeux, vitesse excessive, bruits pétaradants nous rappellent brusquement que le partage de la route n’est pas une préoccupation innée. La suite est plus paisible sur une piste cyclable roulante et impeccable qui nous conduit sans encombre à Thionville. Rappelons que cet itinéraire va jusqu’à Nancy, puis Charmes jusqu’au Col de Bussang. C’est une très bonne chose pour le tourisme cyclo et la Lorraine.

 

A la gare TER, chacun prend congé. Tout le monde a été enthousiasmé par cette belle journée. Ce n’est pas peu dire. Songeons à l’avenir imaginer d’autres sorties de ce type. Le WE dernier, en allant à Bruxelles, la traversée des Ardennes belges m’a donné quelques idées…

 

Un grand merci à Henri pour son initiative, à Guillaume pour sa prévenance et son sens de l’orientation, et nos compagnons de route pour leur participation.

 

 

Bien à vous.